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BERGER 2024 / 20 juillet - 11 août 2024

 

 

Berger 1954 : record du monde !

 

Dimanche 25 juillet 1954. Top départ pour 13 hommes, avides de découvrir l'au-delà de la petite cascade (la Tyrolienne) qui les avait arrêtés à -372 m lors de la dernière expédition de 1953. Ils s'y retrouvent avec... 48 sacs de matériel ! L'obstacle franchi, c'est la descente dans l'immense vide de ce Grand Eboulis, qui les conduits à -500 m dans "une salle de 60 m de haut, 40 m de large... Des colonnades géantes qui se mirent dans des vasques aux parois de cristaux". C'est la Salle des Treize, où trois tentes sont installées pour le bivouac. Les jours suivants se succèdent les tentatives de progression difficile dans la rivière, jusqu'au sommet d'une grande cascade, qui sera baptisée du prénom de Claudine Lecomte. 142 heures sous terre pour cette expédition, -712 mètres de profondeur.

Début septembre, une expédition de 59 heures permet d'équiper la cascade Claudine de son célèbre "mât" en acier fabriqué par Fernand Petzl, et conduit deux explorateurs à la côte -740 m. Quelques mètres de plus, pour un record du monde de profondeur devant le gouffre de la Pierre-Saint-Martin ! Ils se moqueront bien de l'éphémère gloire médiatique qui en découlera...

Deux semaines plus tard, le 25 septembre, ils sont huit en équipe de pointe, à atteindre le sommet d'un vaste puits, à -903 m de profondeur. Ce sera le puits Gaché, du nom du président de la Société Spéléologique de France... "L'opération moins mille" sera pour 1956.

 

Pour nous, 70 ans plus tard, il est possible de faire une aller-retour à -1000 m au Berger en quelques heures. Mais pour l'apprécier à sa juste valeur, il importe de tenter d'imaginer les conditions d'exploration de l'époque : la faiblesse de l'éclairage, la tenue vestimentaire, les centaines de kilos de matériel à transporter (échelles, cordes, tentes, canots, carbure, ravitaillement...) pour des explorations de plusieurs jours.

Ils n'ont pas tout ressorti ? C'est vrai. Mais qu'aurions-nous fait, nous, dans des conditions similaires... ? Alors, si cet été vous acceptez de ressortir un sac poubelle de quelques kilos, dites-vous que vous le faites en leur honneur, en toute humilité, et avec respect pour leur acharnement.

Merci !

 

 

La salle des Treize, 1954. Avant d'affronter la rivière au-delà de -650, il faut tester ces combinaisons "étanches" fournies par l'armée. Elles se révèleront être de "vraies passoires" ! (cliché Jo BERGER)

 

 

Le gouffre Berger, en août 1954. Il faut savoir que l'équipe s'était imposée une contrainte absolue : faire la topo dans la foulée de l'explo. Voici le plan dessiné par Jean CADOUX, jusqu'à la cascade Claudine, terminus du moment. Il présente la particularité de mentionner les distances de cheminement entre différents points  (document communiqué par Lionel REVIL).

 

 Agrandir zone 1

 Agrandir zone 2 

 Agrandir zone 3 

 

 

La montagne, revue du Club Alpin Français, numéro 369, décembre 1954. Parmi les nombreux articles de presse parus en 1954 sur cette exploration, celui-ci a le grand mérite de présenter de façon exhaustive un récit authetique, non retouché par un journaliste. Il n'est pas signé, mais ce pourrait bien être la plume de Georges MARRY (?)

 

 

 

 

 Une partie de l'équipe d'exploration 1954

On retient bien sûr les noms des "premiers", mais chaque expédition a bénéficié du soutien de dizaines d'autres personnes, toutes indispensables. Sur ce cliché, des visages à mettre sur des noms. Noms qui pour beaucoup ont été immortalisés en différents points de la cavité. Pensez à eux en sortant la topo !

 

Autres membres de l'équipe 1954 non présents sur la photo :

Jacques AULLIAC,  Edmond BELLIER,  Jo BERGER,  Jean BRUEL,  Georges MARRY,  Paul MOIRANT,  Marcel RENAUD,  Marc SOULAS,  Bernard SERT.